

EDITO

La communauté psy a été fortement secouée par un amendement déposé au Sénat, visant à discréditer les approches psychanalytiques et psychodynamiques en santé mentale. L’amendement a été rejeté.Cependant, nous pouvons considérer que la santé sexuelle et la sexologie sont également concernées par cette attaque incongrue, ignorante et violente.
Pourquoi ?
Historiquement, notre discipline s’est appuyée sur des connaissances psychanalytiques, notamment concernant la sexualité infantile, la construction de la sexualité tout au long de la vie, la prise en compte des mécanismes de défense et la structuration de l’appareil psychique dans les prises en charge sexologiques. Cette grille de lecture est incontournable pour aborder de manière intégrative la sexualité humaine, en particulier dans les troubles mixtes ou purement psychologiques.
Bien sûr, d’autres approches — telles que les TCC, les approches corporelles ou encore celles utilisant les ENOC (États de Conscience Non Ordinaires) — sont venues compléter l’outillage du sexologue, qui doit s’adapter à la complexité des situations, à la demande et aux symptômes des patient(e)s.
C’est aussi oublier que l’importance de la relation thérapeute-patient est issue des travaux des psychanalystes, qui ont développé et mis en pratique des approches fondées sur l’inconscient et les interactions. D’ailleurs, cet amendement semble ignorer qu’aujourd’hui, de nombreuses approches cognitivo-comportementales réintègrent cette dimension avec intelligence et inclusivité. De nombreuses études scientifiques vont d’ailleurs dans ce sens.
Défendre les approches psychodynamiques, c’est défendre toutes les approches, même les plus éloignées ; c’est défendre l’ensemble des sciences humaines.
La sexologie, depuis ses origines, est une discipline pluridisciplinaire, aux orientations multiples, toujours convergentes vers le bien des patient(e)s, quelles que soient leurs cultures et leurs sensibilités. Nous pouvons affirmer que notre approche intégrative a été visionnaire, et en être fiers.
Oui, nous sommes concernés par ces attaques, qui ne révèlent que haine, ignorance et dogmatisme face à la souffrance qui s’exprime à travers la sexualité. Oui, nous devons nous battre pour que la liberté de penser notre travail et nos orientations soit respectée.
Rédactrice en chef
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